Éditeurs peu scrupuleux: Mise aux poings ^_^

Posted by on 15 Mar 2015 in Articles divers | 2 comments

arnaqueJe suis tombée sur un article désespéré (je ne sais plus où, et comme une cruche j’ai perdu le lien) sur les escroqueries du petit monde littéraire.

L’auteur de l’article, écrivain auto-édité, pourfendait avec beaucoup de verve, ma foi, les pratiques peu ragoûtantes de certains éditeurs que je ne nommerai pas. Vous savez, ceux qui demandent à leurs auteurs d’acheter 50 exemplaires de leur propre texte, d’abandonner tout droit sur leur œuvre pendant 25 générations, de signer de leur sang, et de…

Oui, là je divague un peu 🙂

J’étais de tout cœur avec ce boutefeu, ce traqueur d’injustice, jusqu’à ce que je lise à quel point il était honteux de demander à des auteurs de respecter une trame, et de proposer un texte « propre », donc corrigé, sous peine de se voir présenter une facture de correcteur… et de (je cite de mémoire, donc approximativement) « faire tout le boulot à leur place ».

Là, je m’interroge. Je cesse de rentrer en symbiose avec le Don Quichotte de la prose, et je réfléchis (mais si, mais si, je peux !^^).

J’en lis beaucoup de ce genre de complaintes, plus ou moins argumentées, avec plus ou moins de brio. Et je crois que beaucoup se mélangent allègrement les pinceaux ! Par ailleurs, je ne sais pas trop dans quel monde ils vivent – peut-être sur celle des « zauteurs-heureux », je ne la connais pas.

Je m’explique: d’abord, il y a un énorme amalgame, une confusion systématique entre éditeurs et maisons d’édition, ce qui n’est pas la même chose.

Un éditeur propose de mettre en ligne, ou en format papier, votre prose contre rémunération. Il peut aussi en proposer la commercialisation, ou non. Et dans l’absolu, il se fiche de savoir si vous avez disserté sur la rotation de la queue de la mouche en Afrique Centrale ! (elle est signée San Antonio, celle-là ! :-).

Une maison d’édition, elle, propose un travail éditorial sur un texte, et sa commercialisation, contre un pourcentage sur les ventes.arnaque2

Mais l’un ET l’autre demanderont des pré-requis incontournables : un texte propre, exempt de fautes, et qui corresponde à une maquette bien précise (styles, interlignes, tout le blabla). Je ne sais pas si vous avez jamais lu un « vrai » contrat à compte d’éditeur, mais je vous mets au défi de m’en dénicher un sans ces mentions ! Ni sans celles indiquant que, si l’auteur envoie un texte bourré de fautes, la maison est en droit de le faire corriger aux frais dudit auteur, sur présentation d’un devis.

Je suis auteur, mais ça me scotche que des écrivains croient qu’on peut soumettre un texte écrit avec une police rose ou verte en taille 8 ou 22, avec des fautes de syntaxe et d’orthographe ras la gueule, et croire que puisque c’est un chef d’œuvre, ils se débrouilleront avec ça !

Ben non. Un écrivain qui fait des fautes, il apprend à ne plus en faire parce que c’est la base de son métier – ou de son art, comme vous voulez. Ou alors il se fait corriger, au choix. Et il respecte la trame qu’on lui demande d’appliquer parce que les membres des comités de lecture ne jetteront même pas un œil sur un texte formaté avec ses pieds.

ecrivainC’est le texte qu’on doit lire, pas la police rose en taille 22 et les jolies petits smileys autour.^^

Quant au reste, oui, là je suis tout à fait d’accord : demander d’acheter 50 ouvrages de son propre texte, y’a de quoi faire grincer des dents. Mais aussi, au risque de passer pour une garce sans cœur, personne ne met un pistolet sur la tempe dudit auteur en l’obligeant à signer. Il passe son chemin avec une moue méprisante et s’en va chercher d’autres prairies plus vertes. Il y en a. Il faut juste de la patience, de la prudence, et de la ténacité.

Hauts les cœurs, amis auteurs encore non édités ! 🙂


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2 Comments

  1. Ah je dois dire que je ne supporte pas ces textes mal écrits, avec des « fôtes » énormes ! Quand je vois le temps que je passe à relire, corriger, et j’en trouve toujours (des « fôtes »). C’est un peu le problème aujourd’hui, tout le monde SE CROIT auteur, écrivain, etc. Mais pour l’être réellement, quelques basiques sont indispensables… D’où le ghostwriter que prennent nos « stars », au moins conscientes qu’écrire n’est pas franchement leur job, et terme que je préfère à « nègre », trop connoté, mais tu es bien placée pour le savoir 🙂

    • Voui, ça c’est clair! Par contre j’adore le mot « ghostwriter », ça fait si romantique et mystérieux… ^^ Bon, la réalité est beaucoup moins romantique !

Trackbacks/Pingbacks

  1. Relecture, suite, jamais fin… ! | agnes boucher - […] Bardou l’a évoqué dans un de ces récents articles, au travers du travail de l’éditeur. Est-ce à lui ou…

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