« La Compagnie » de Robert Littell : Plongez dans les coulisses de l’histoire américaine

Posted by on 3 Juil 2016 in Livres parus | 1 comment

Mp-Bardou- Dia Linn 7 - copieUn pavé d’environ 1000 pages, foisonnant, intense, et incroyablement bien construit : voilà ce que j’ai eu entre les mains lorsque j’ai pris, en toute innocence, le roman le plus célèbre de l’écrivain et journaliste américain Robert Littell.

Au départ, je n’avais besoin que de son aspect « technique »: ancien grand reporter à Newsweek, Littel est considéré comme LE spécialiste de la C.I.A. Et qui, mieux qu’un journaliste, pouvait révéler des secrets qu’aucun ancien agent ne dévoilerait jamais ? Dans le tome 7 de Dia Linn, Slán, l’un de mes personnages est un ancien membre de la célèbre organisation, et j’avais besoin d’étoffer sa mémoire…

J’ai été servie ! Le roman de Littell foisonne de ces détails précieux qui construisent la  réalité d’un univers, ses codes, ses us et coutumes. Les « décorations de slip », comme l’agence appelle les médailles récompensant ses agents et qu’ils ne peuvent afficher – espionnage, of course ! – les process de recrutement et de formation, les noms de codes, les « boîtes mortes » où transitent les messages des espions…

Mais j’ai trouvé bien plus que de la matière pour mon personnage !la compagnie

Dans un style très masculin, sec, sobre (et un univers encore plus masculin, voire radicalement macho, genre tapes dans le dos en summum d’amitié virile), l’auteur a accouché d’un roman hallucinant, foisonnant… et passionnant. Le lecteur suit le destin d’une dizaine d’agents, de leur recrutement aux débuts de la création de la C.I.A dans les années 50 jusqu’aux années 80. Leurs missions, leur vie privée, leur évolution personnelle et professionnelle…

Le tour de force incroyable de l’auteur me laisse sans voix : on croise plus de deux cents personnages, qui possèdent presque tous plusieurs identités, noms de codes, surnoms etc. (n’oubliez pas : espionnage, of course ! ) à travers le monde entier, sur plus de trente années d’activité. Et à aucun moment on ne se perd : le lecteur sait à chaque instant de qui l’on parle, où et quand ! Il va falloir que je le relise, et sans doute plusieurs fois, pour comprendre comment l’écrivain a réussi cet incroyable tour de magie !

CIAEt, cerise sur le gâteau: on est littéralement happés par le récit. Certaines scènes sont déchirantes (toujours avec une grande sobriété de style), mélange subtil de suspens, de moments d’intimité, de révélations, de retournements de situation… On plonge en apnée dans les coulisses de l’Histoire moderne en écarquillant les yeux et en ne cessant de marmonner : « Mais merde, ce n’est pas possible ! ». Mais si, c’est possible. L’épisode de la Baie des Cochons est disséqué presque minute par minute, de sa genèse à son terrible fiasco. On découvre l’envers des décors, faits de manipulations, de paranoïa, de dévotion et d’héroïsme, de cynisme et de lâcheté. On y croise des héros dont personne ne connaîtra jamais le nom, des personnages incroyablement vivants comme celui du « Sorcier », chef d’antenne de la C.I.A à Berlin avant la chute du Mur, alcoolique, obèse, brutal et d’une intelligence aiguë qu’on ne cesse de détester, de mépriser, d’admirer et d’adorer tour à tour…

Robert Littell est un peu à l’image de ce personnage : un sorcier, un magicien… et un  sacré écrivain !!!


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One Comment

  1. Merci, 1000 pages, ça va bien remplir l’été !!! 🙂

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