Voulez-vous jouer avec nous ? 🙂
Noël arrive, tout ça, tout ça… Cathy et Mpi vous proposent, pour l’occasion, de vous joindre à elles pour un petit jeu EHJ : celui du « cadavre exquis ».
Vous connaissez le principe : chacun écrit à la suite de l’autre, quelques lignes à la fois, jusqu’à ce que celui ou celle qui a initié le jeu décide que l’histoire est bouclée. Et puisqu’on est presque à Noël, le but est d’introduire quelques éléments festifs – rennes, cadeaux, luge, sapin, enfin tout ce que vous voulez du moment que ça a un rapport avec le gros bonhomme en rouge ! ^^
Le texte sera publié à tour de rôle sur le site de Cathy et de Mpi : vous pouvez écrire à chacune pour proposer votre suite… Merci d’écrire simultanément à : cathy@editionshelenejacob.com et à mp@editionshelenejacob.com.
Tout le monde peut participer : auteurs, lecteurs, blogueurs, membres du comité de lecture, bêta-lecteurs… le but n’est pas de produire le prochain Goncourt, juste de s’amuser ! Chacun peut participer autant de fois qu’il le souhaite, sans écrire plus de 5 lignes à la fois…
N’hésitez pas à partager sur vos pages/blogs pour inciter vos lecteurs et vos proches à participer…
Le texte final figurera en bonne place sur tous les sites qui souhaitent le diffuser, avec peut-être – si le cadavre fonctionne bien – un petit vote final pour désigner les meilleurs passages et, pourquoi pas, gagner le « prix du cadavre exquis 2014 » avec un beau diplôme à la clef 🙂
Voici les deux premiers textes… à vous de jouer !
Cathy & Mpi
Mpi :
Il n’aurait pas dû être bleu.
Un peu violet, à la limite, ou alors l’une de ces nuances de rouge dont elle n’arrivait jamais à se souvenir du nom – violine ? Pourpre ?
Mais il était définitivement, et affreusement bleu.
Un père Noël bleu, qu’est-ce que Chris allait dire ? Mains sur les hanches, Tessa jaugeait le gros type en face d’elle, l’enveloppant des pieds jusqu’à la tête d’un long regard indigné et furieux. Pour le reste, il était parfait : gras et bedonnant, une bonne grosse touffe blanche – barbe et moustache – mangeant les bajoues couperosées. Les yeux étaient un peu vitreux, quand même. L’avait pas l’air très net, le père Noël. Et merde, il était bleu !
Cathy :
— Non non et non ! Tessa fulminait. Bleu, ça jamais ! Qu’allait penser Chris ? Et en bleu dans la nuit, ça fait bleu-nuit ! En plein ciel, avec ses rennes, sans clignotant, de quoi se faire couper en deux par un avion ! Tessa réprima un fou-rire nerveux. Et puis un père Noël, c’est un gros nounours-papy jovial, enjoué mais surtout rouge ! Rouge vif ! Ce rouge qui tire les petits enfants de leur plus profond sommeil. Et là, mis à part embonpoint, barbe et moustache, celui-là n’avait ni le code-couleur et encore moins l’œil malicieux ! Tessa, sous le choc, recula d’un pas…
Manu :
… et tomba les quatre fers en l’air, hurla son désespoir et décida de penser à autre chose. Elle sortit ses décorations : tout était rouge et or ! Que devait-elle faire ? Acheter du bleu pour s’accorder au Père Noël ? Jouer le jeu jusqu’au bout et acheter un sapin qu’elle peindrait en orange ? Après tout c’est bien Coca Cola qui a décidé que notre Papa Noel serait rouge et pas vert alors elle pouvait bien décider que le sapin serait orange avec un Père noël bleu et des lutins violets ! Chris se dirait certainement qu’elle avait trop respiré de cette neige artificielle dont elle inondait l’appartement….
Madeline :
Va pour le bleu. Il suffisait de s’ habituer comme pour le papier écossais de la chambre d’amis chez son ex belle mère. Et puis le président avait bien dit le changement c’est maintenant. Elle le regarda encore. Le père Noël rota en se grattant la perruque. Quitte à changer autant améliorer le bonhomme: 30 ans de moins avec la tablette de chocolat en guise d’abdos plutôt que sous le sapin. Elle sourit. Chris ne serait peut être pas trop content mais ça rendrait un peu plus agréable ces foutues fêtes de fin d’année.
Annick :
— Non grommela le Père Noël, non je ne veux pas être bleu!
À ce moment, les lutins attirés par les ronchonnements du Père Noël arrivèrent !
— Qu’est-ce-que c’est cette équipe de Schtroumpfs ? s’écria le Père Noël, pourquoi êtes-vous habillés en bleu?
— Eh bien Grand Scht …..Père Noël, les couleurs se sont mises en grève ….
— En grève hurla le Père Noël! En grève pour Noël!
— Oui, il ne reste que le bleu !
— Le bleu, les bleus c’est la France ! D’habitude ils sont toujours en grève eux !
— Non, pour une fois seule la couleur bleue ne fait pas grève ! Il ambitionnent même de devenir les meilleurs !
Cathy :
— Comment ça ? Tessa est stupéfaite. Le père Noël, en fait, ne voulait pas être bleu non plus ?
Et c’est quoi cette histoire de tablette de chocolat, d’abdos, de grève de bleu, ça pue le foot ça, j’l’ai vu à la téloche. Moi je veux bien faire un effort et le changer dans l’orange/vert traditionnel mais il faut penser à Chris ! Bleu, quel choc !
Tessa reste perplexe devant ces lutins tout bleus qui encerclent un père Noël d’un bleu, d’une couleur magnifique… Si ce n’était pas le père Noël !
— Mais que s’est-il passé ? demande-t-elle devant toute cette agitation.
Madeline :
En voilà une bonne question, ronchonna le chef des lutins, si on savait quoi faire, pensez-vous que nous serions là, à courir partout pour trouver une solution. Les couleurs font la grève. Elles en ont marre d’être jugées seulement sur leur physique. Marre d’être cataloguée, rouge pour la colère, vert pour les produits bio. Le jaune fait une dépression depuis qu’on le traite de cocu. Le blanc et le noir veulent que l’on reconsidère leur statut et que l’on reconnaisse enfin qu’ils sont eux aussi des vraies couleurs à part entière. Il n’y a que le bleu qui a bien voulu rester. Si vous avez une solution elle est la bienvenue, nous ne sommes pas contre un coup de main.
Mpi :
— Révolutiooooooooooooon!
Chris, en pyjama d’un vert anis fort seyant, déboule au milieu du salon et s’empare d’une raquette de tennis en guise de micro :
— Sus aux diktats de la société, du gouvernement, des étiquettes et de tout ce qu’on veut bien nous faire croire ! Libérez les couleurs et puis… heu… voilà.
— ça ne veut rien dire, ton charabia, répond sa mère.
Les lutins et le père Noël bleu se sont tous tournés vers le gamin en vert en ouvrant de grands yeux ahuris.
— Oui mais bon, voilà quoi.
Et Chris prend un air rusé en chuchotant à l’oreille de Tessa :
Françoise (Seigneur) :
— Un bonhomme bleu sans luge, sans hotte pleine de cadeaux, n’est pas un père-noël… C’est certainement le père fouettard regarde il ne sait pas sourire il est grincheux et son regard vitreux fait peur…
Je le soupçonne vouloir espionner le vrai père-noël peut-être pour lui jouer un mauvais tour ! Restons vigilants…
Aurélie :
Chris proposa alors à Tessa de demander à Pudding, un des lutins bleus et aussi leur meilleur ami espiègle, d’espionner le vrai/faux Père Noël.
– Mais cela ne se fait pas, s’insurgea-t-elle.
– Et si c’est le Père Fouettard ? rétorqua-t-il. Il vaudrait mieux que nous le sachions pour nous occuper de lui, pense à tous les petits enfants qui attendent le vrai, qui vont lui préparer un verre de lait et des petits gâteaux, qui vont couper la cheminée quitte à avoir froid toute la nuit… Pense à eux…
Tessa baissa la tête, rouge de honte et elle se mit à réfléchir :
« Mais d’ailleurs où est le Père Noël si ce n’est pas lui ?«
Agnès :
C’est alors que Tessa entendit un bruit incongru venant de la cheminée. Avec Chris, elle échangea un regard à la fois inquiet et curieux. Le gamin se glissa dans l’âtre, pour voir s’il y distinguait quelque-chose.
– Ben non… Y’a rien… Ah si ! Il y a un gros truc tout en haut…
Sa mère se pencha à son tour. En effet, une masse informe semblait trôner en haut du conduit de briques.
– C’est quoi ce bordel ?
– C’est peut-être des cigognes qui ont fait un nid ?
– Chris ! Réfléchis deux secondes ! On est dans le Berry, pas en Alsace !
– Ah… Dommage… J’aurais bien aimé…
Il enfilèrent chacun une veste et sortirent sur le perron, levèrent les yeux et virent… Ce salopard de Père-Noël, assis comme un roi sur la cheminée, hilare et concupiscent, trinquant au champagne avec la fille qui se pavanait dans ses bras.
– Mais c’est quoi ce délire… grogna Chris.
– Feignant et pervers ! Tu parles d’un Père-Noël !
Marie-Noëlle :
Pendant que la bête bleue trinquait avec la dinde dans ses bras, Chris reprit:
— Quand on comprend rien au film, on change de chaîne…
— Pas dans la vraie vie, répondit Tessa d’une voix étranglée. Et là, on est devant l’inconnu. Tout ce à quoi je croyais jusqu’à maintenant fout le camp.
Pervers pépère ricana, et la bunny énamourée agita son popotin sur la cheminée. Le toit de la maison ressemblait maintenant à la piste de danse d’un music hall miteux.
Manu :
Les lutins commencèrent à arriver dans leurs tenues toutes plus ridicules les unes que les autres avec champagne à la main et cigarettes au bec… Tessa se frottait les yeux pendant que Cyrille se demandait s’il valait mieux les rejoindre faire la « fête » ou rentrer et se remettre à décorer traditionnellement l’intérieur. C’est à ce moment là que Tessa, rouge de colère et désespérée de voir ses espoirs voler en éclats, pris une échelle et se rendit sur le toit dans le but de régler ses comptes avec la bande de pervers qui faisaient maintenant un strip poker sur sa cheminée le soir de Noël !
Cyrille :
– Oh ! Papa poule Noël ?
Mais seul un « snirffffffffff » de l’apprenti charpentier noctambule fila aux oreilles de Tessa.
– Mais…
Elle le toucha, sa morve était gelée et épousait la demi-sphère de l’extrémité du nez.
Bleu, le Père-Noël était en hypothermie. La bise lui avait anesthésié le dos et le cou, puis la figure et les lèvres..
Sa fille, menue, dont les cheveux frisaient à l’extérieur du bonnet, suffoquait :
– Il fait si froid…
Tessa s’offusqua
– Les p’tits latex men’s, vous avez pas vu que le Père-Noël était gelé ?
Perplexes, ils répondirent :
– Non, nous, on ne nous apporte jamais de cadeaux, alors Père-Noël ou pas …
Agnès :
– Faudrait voir à le ranimer… s’inquiéta Chris. Il a plus trop le temps de trainer le père Noël !
– On l’emmène aux Urgences ? proposa alors Tessa d’un ton désespéré. Ils sauront quoi faire là-bas…
C’est alors qu’un hurlement de rire la coupa dans son raisonnement ? La mère Noël pétait un cable.
– Ouais ! T’as raison, sont en grève les urgences…
C’en était trop pour Chris. Son monde s’effondrait comme un château de cartes. Il se mit également à bramer comme un cerf :
– Non, mais t’imagine ? UN NOËL SANS PÈRE NOËL !!!!!!
– Ça mon p’tit gars, c’est la vie et son cortège de vicissitudes, poursuivit la bimbo au bonnet rouge.
– Tu sais ce qu’il te dit le cortège ? Si tu ne l’avais pas dévoyé, il serait en état de marche le vieux pervers, tandis que là !
– Ben là, vous allez vous débrouiller comme des cons… pardons, comme des chefs, et vous allez faire vos courses vous-mêmes.
Chris secoua la tête d’un air désespéré. Noël sans Père Noël, ce n’était plus Noël… Alors à quoi bon ?
Et puis un miracle eut lieu ! C’était Noël, quoi, crotte de zébu !
À l’intérieur, les cendres du feu s’étaient ranimées dans l’âtre; et le vieux, ragaillardi par la chaleur qui se diffusait paresseusement dans sa graisse, se sentit plus gaillard. Il prit la fille par la taille, l’embrassa dans le cou, puis s’extirpa du conduit, hurlant son fameux cri de ralliement à tous les enfants du monde…
Ah merdum… J’ai confondu deux mythes… Dépatouillez-vous avec ça… et joyeux Noël !!! 🙂
Suivez-moi !