L’interview décalée: Kathy Dorl

Posted by on 26 Oct 2014 in Interviews | 1 comment

couv_numAujourd’hui, je mets une collègue à l’honneur : Oui, oui, chez EHJ nous sommes collègues, pas rivales, d’ailleurs je l’adore et je ne suis pas du tout jalouse de son succès – et non, il n’y a pas de poupée vaudou dans mon placard avec plein d’aiguilles plantées partout ! 😉

Cathy Seigneur, alias Kathy Dorl, alias œil de Moscou (et non, vous ne saurez pas pourquoi !^^) est maintenant cordialement invitée à répondre à ma modeste interview:

Bonjour Cathy !
Coucou collègue !

  • Peux-tu te présenter en quelques lignes ? Pour corser un peu les choses, tu n’as pas le droit d’utiliser le mot « je »… 🙂

Ah ben merci pour le challenge !
En parlant de « corser », petite j’avais une vieille tante « corse » qui m’appelait « La Cathy ». C’n’est pas trop glamour, certes, mais j’ai fait avec toute ma jeunesse, je peux donc faire un extra. La Cathy est née il y a un certain nombre d’années (mais pas tant que ça ‘tention !), un 19 avril à Diégo-Suarez. Elle est soupe au lait La Cathy, elle râle pas mal pour tout, pour rien. Elle a pas mal voyagé adore la fondue savoyarde et les Monty Python. Elle a un chéri qu’elle appelle « Chat » et un chat qui s’appelle Gables.

  • Tu es plutôt poétesse maudite – absinthe et désespoir au comptoir – ou bien auteur bankable – gros compte en banque et agent de comm ? Comment vois-tu le métier d’écrivain, aujourd’hui ?

Poétesse maudite : non, j’le sens pas trop le truc du poète incompris, rebelle, provocateur et toute la panoplie qui va avec…
Absinthe et désespoir au comptoir : bof, je préfère un blue label et fiesta au comptoir 😉
Du coup, j’ose, et je dis oui à l’auteur bankable ! Tant qu’à faire, et si l’agent de com’ pouvait ressembler à Georges Clooney, moi je dis, parfait !

Le métier d’écrivain, une passion désormais accessible à tous ! Un domaine qui n’est plus réservé à une élite. Je pense aussi avec beaucoup de tendresse à tous ces écrivains, longtemps avant l’invention du PC, qui corrigeaient, raturaient, recopiaient à la plume. Ou ceux, plus tard, avec leur machine à écrire, le chariot et le papier carbone. Quel supplice ! ^^ Z’ont dû morfler niveau tendinite du poignet.

  • Certains de tes personnages – surtout les femmes – ont des caractères de cochon sauvage: un petit transfert, ou une pure invention ?

J’avoue, parfois des petits transferts de cochon sauvage, corse. Ça fait du bien !

  • Dis-nous tout sur tes prochains romans (oui, oui, tout !)

Le prochain n’a rien à voir avec les deux précédents, je m’attaque aux hommes (héhé) et à la fameuse loi de Murphy ou loi de l’emmerdement maximum qui se décline à volonté. Il sort tout début janvier 2015. Je m’amuse à faire des clins d’œil à mes précédents personnages, notamment Frank. J’aime les interactions d’un livre à l’autre, même si les histoires sont différentes.

  • Cette question-là est sur toute les lèvres : y aura-t-il une suite à Fifty-fifty ? Verra-t-on Zoé, Lola, Franck, Anaïs, Jean-Robert et Chloé vieillir, se débattre dans les affres de la ménopause ou de l’andropause ? (bon, pour être honnête, moi j’ai la réponse, mais pas forcément tout le monde !)

Maybe yes, maybe not. Pas évident de leur trouver de nouveaux sujets d’engueulades, quoiqu’en y réfléchissant un peu…

  • D’eux tous, quel est ton personnage préféré, ton ou ta chouchou ?

Je les adore tous ! Mon lectorat a une préférence pour Zoé et j’ai un scoop, Zoé existe vraiment, c’est une amie américaine, femme d’affaires, très belle, avec un fort tempérament, sa compagne en est souvent désespérée. J’ai à peine forcé le trait pour qu’elle devienne Zoé.

  • En dehors de la littérature, dis-nous un peu : qu’est-ce qui te fait vibrer ? Tu es plutôt tricot ou saut à l’élastique ?

Saut à l’élastique ! Sauf que j’ai le vertige.
Épicurienne, j’aime les bons plats et les bons vins, les voyages, les bons films et lire !

  • Peux-tu dégommer, d’un revers hautain de la main, les préjugés sur les romans dits « faciles » ?

Tu veux que je leur balance mes 5 marionnettes en travers de la tronche ? Un jour normal je le ferais. On est un jour normal ?
En fait non, je ne vais pas le faire. Ils ont raison ces préjugés. J’écris des romans qui correspondent à une certaine demande d’un lectorat qui ne lit pas forcément que des romans « faciles ». Je réponds à un besoin de légèreté à un moment précis, et je l’assume.
J’ai, par contre, la plus grande admiration pour des auteurs comme toi, Marie-Pierre. Une grande qualité d’écriture, des recherches minutieuses, un travail de longue haleine pour un résultat digne des plus grandes sagas. Moi, jalouse ? Oui ! Farpaitement ! File-moi ta poupée vaudou !

  • Comment as-tu démarré l’aventure EHJ ? Tu as vu de la lumière et tu es entrée, ou bien on t’a vanté l’efficacité guerrière d’Hélène, Seb et Gaël ?

Ni l’un, ni l’autre, j’ai longtemps vécu aux USA. Et quand je voyageais, je voyais tous ces américains avec des petites tablettes. Après la période je prends des photos avec mon iPad et je ressemble à Moïse recevant les Tables de la Loi sur le mont Sinaï, je me demandais ce qu’ils avaient trouvé de nouveau. J’ai alors découvert les liseuses. De retour en France, je savais que la liseuse allait débouler tôt ou tard sur notre continent. Je me suis donc renseignée sur l’édition numérique. C’est après que j’ai découvert la station MIR, le mentalist, et l’homme au doigt qui tue 🙂

  • Quel est le mot (ou les mots) qui revient le plus souvent sur tes lèvres ? Comme ça, spontanément ?

Bordel ! (zut, trop tard) ^^

  • J’adore tes romans. Ils font du bien, ils sont drôles mais aussi fins et perspicaces, les dialogues sont piquants… ça vit, ça bouge, c’est percutant… Est-ce que ça te ressemble ? (parce que si les auteurs ressemblent à leurs romans, j’avoue que ça me fait un peu peur : dans les miens, ils passent leur temps à s’étriper …)

Y’a peut-être un peu de moi, mais pas tant que ça, y’a surtout beaucoup de mes amies, leurs expressions, leurs mésaventures. Par exemple dans ma nouvelle à paraître dans le recueil d’auteurs dont tu fais partie, « 21 nuances de voisinage » le 5 novembre prochain, Clémentine veut répondre au sourire charmeur d’un bel homme au moment où son parapluie se referme brutalement sur sa tronche. C’est glamour à se rouler par terre de rire, mais c’est arrivé à Corinne, une copine 😀
J’adore les femmes, je les trouve drôles, pétillantes, sûres d’elles, courageuses !

  • Qu’est-ce que tu voulais faire quand tu étais petit(e) ?

Pilote de ligne. I had a dream…

  • Y-t-il une citation, une phrase (de toi-même, ou d’un autre) qui te parle particulièrement, ou qui te définit bien ?

Un vaillant petit soldat (papa, en parlant de moi, dans des moments difficiles)

  • Quel est ton rituel d’écriture ? Ne mens pas, je sais que tu en as un ! Café ? Chat sur les genoux ? Musique – ou pas ? Alcool ? Cahier d’écolier, tablette numérique ? Drogue ? Chocolat ? Quels sont tes obscurs secrets ?

Arf, bouteille d’eau, clopes (oui je sais « pas bien »), paquet géant de chamallows qui me distrait beaucoup, post-it, cahier d’écolier, portable et chat, beaucoup trop présent le chat, d’ailleurs parfois j’ai du mal à voir mon écran, son ravissant trou de balle masquant mon champ de vision.
Euh, je parle de Gables là, le chat, pas mon Chat.

  • Quel est le mot que tu détestes le plus au monde ?

Ça varie, en ce moment c’est l’expression « en attendant… ». Je m’explique : moi maniaque du rangement, Chat, bordélique.
Donc quand Chat tient un truc dans ses mains qu’il ne veut pas ranger il me dit : Je le pose ici, en attendant… Et moi de riposter : En attendant quoi ? + Parfois la réponse à la question 11

  • Quel est le type de personnes qui t’horripile le plus ? Les mous du genou ? Les menteurs, les arrogants, les de très mauvaise foi ?

Ça varie encore, en ce moment ce sont ceux qui pètent plus haut que leur popotin. Et ma foi, j’en croise pas mal dans le monde de l’édition…

  • Et pour finir : quelques vers s’il te plaît… Un peu de poésie dans ce monde de brutes !

Bien évidemment ! Pour de la douceur tout en poésie, rien de mieux qu’une comptine pour enfants. Mon choix se porte pour la pétasse qui bute son chat et se tape le curé. Extraits :

« Il n’y mit pas la patt-e, et ron, et ron, petit patapon
Il n’y mit pas la patt-e, il y mit le menton, ton, ton
Il y mit le menton
La bergère en colèr-e, et ron, et ron, petit patapon
La bergère en colèr-e tua son p’tit chaton, ton, ton
Tua son p’tit chaton

Ma fille pour pénitenc-e, et ron, et ron, petit patapon
Ma fille pour pénitenc-e, nous nous embrasserons, ron, ron
Nous nous embrasserons

La pénitence et douc-e, et ron, et ron, petit patapon
La pénitence et douc-e, nous recommencerons, ron, ron
Nous recommencerons… »

Merci Cathy pour ce joli poème ! Bientôt un nouveau recueil de poésie signé Kathy Dorl aux Éditions EHJ ! Ah, non, tant pis… 🙂


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One Comment

  1. On la reconnait bien, Miss Cathy. Haute en couleurs! Moi, j’achète!!!!

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