Papier vs numérique : Cessez le feu !

Posted by on 28 Sep 2014 in Articles divers | 0 comments

pap vs numNon, je ne choisirai pas mon camp !

Non, la liseuse électronique ne tuera pas le livre papier, pas plus qu’elle ne sera responsable de la disparition des abeilles ! 🙂

C’est rigolo quand même, les deux camps ennemis sont tous du même acabit : de gros lecteurs. Aucun néophyte n’achètera une liseuse, et ceux qui achètent une liseuse… achètent dans le même temps des livres papier !

Nous avons, d’un côté, les amoureux des bouquins « à l’ancienne » : ceux dont l’on tourne amoureusement les pages, blotti dans un fauteuil – avec, de préférence, un feu dans la cheminée, et un chat sur les genoux, mais ce sont des bonus ! Les nostalgiques des petites librairies de quartier où l’on peut flâner des heures en laissant le temps couler entre les mots imprimés en noir sur fond crème ; ceux qui ressentent toujours ce petit pincement au cœur en ouvrant un livre maintes fois parcouru, réminiscences d’amours et d’émotions passées et encore bien vivaces. L’odeur caractéristique des vieux livres, le doux bruissement des pages que l’on tourne en se mouillant le bout du doigt, le poids de l’objet dans sa main, autant de grammes de bonheur…

Et, de l’autre côté de la barricade, voici les pressés, les pragmatiques, les dévoreurs. Ceux qui, lorsqu’ils souhaitent se plonger dans les mots, préfèrent cliquer plutôt que d’ouvrir, dégainent la tablette ou la liseuse électronique, téléchargent, commentent, classent, notent, partagent sur les réseaux sociaux, découvrent, évaluent, critiquent… les frénétiques, les vampires.

Non non non, je refuse de choisir un camp !

Le livre, le livre-objet, celui que l’on se passe de mains en mains et que l’on a hérité de son grand-père, celui que l’on rouvre les jours de déprime pour se remonter le moral ou que l’on croque comme un morceau de chocolat… celui-là a encore de beaux jours devant lui, n’en déplaise à tous ceux qui se disent allergiques au numérique. J’aime les livres, depuis mon enfance, et pour toujours. Je fais le désespoir des bonne âmes qui se dévouent pour m’aider dans mes – nombreux – déménagements, et se voient obligés de se charrier des cartons qui pèsent autant qu’un âne mort. Et lorsque j’aime une œuvre, c’est en papier que je veux la conserver.

Mais je suis aussi un vampire. Je lis tout le temps, n’importe où, à la moindre occasion. Coincée dans les embouteillages, transpirant sur mon vélo dans la salle de gym, pendant ma pause repas au boulot – et parfois au boulot, mais chuuut ! – en vacances, en avion, en bus, en métro, dans les salles d’attente… Et franchement, dégainer un pavé de 500 pages debout dans une rame de métro, coincée entre un ado dont la musique au casque est tellement forte que vous pouvez fredonner en chœur, et une dame qui a abusé de son parfum, vous trouvez ça pratique, vous ?

Non : je dégaine ma liseuse, et adieu monde cruel, adieu ado bruyant et dame odorante, me voilà plongée dans quelque aventure palpitante, expédiée in petto dans un autre univers.

Attention, je parle de la liseuse, pas de la tablette. La liseuse sans rétro-éclairage qui flingue les yeux, sans application internet permettant d’aller faire sautiller un personnage bedonnant entre des crocodiles ou autres diverses passionnantes activités. Un bouton pour allumer et éteindre, une autre pour faire défiler les pages, l’autre pour revenir en arrière et un accès au menu, point.

Avant tout, j’aime lire. Et je choisis mon support selon les circonstances. Un dimanche pluvieux me verra goûter aux délices du pavé de 500 pages confortablement installée dans mon fauteuil – avec le chat et le feu de cheminée, si possible. Un soir après le taf me verra suant sur mon tapis de course les yeux rivés à ma liseuse.

Pas plus que la télé n’a tué le cinéma, la liseuse ne tuera le livre. Ce sont deux vecteurs qui cohabitent, et qui n’ont pas la même saveur, la même circonstance : aux uns le plaisir gourmand des pages que l’on tourne, aux autres la joie de pouvoir se plonger, quel que soit le moment, dans les mots et leur monde.

Car, bien au-delà du support, c’est bien la seule chose qui compte : lire, lire, et lire ! 😉

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