Pour un chapitre…

Posted by on 4 Jan 2015 in Histoire | 0 comments

Dia Linn - v4Quand j’ai écrit le 4ème tome de Dia Linn, Une Bealach, j’avais soigneusement prévu mon plan. Comme l’histoire couvre plus de vingt années – la guerre de sécession, les luttes indiennes, la naissance du Klux Klux Klan, les exactions des Fenians… –, j’avais besoin d’un plan bien structuré si je ne voulais pas partir en cacahuète ! ^-^

Dans mon joli plan bien structuré, j’avais prévu de consacrer plusieurs chapitres au personnage d’Aïdan, surgi inopinément à la fin du tome 3, Díoltas. Le bel Aïdan, le fils du Viking, revenu de son exil australien : il lui fallait son histoire, son passé, son expérience. Et hop ! Me voilà partie dans ses souvenirs du bagne australien…
Oui mais moi, je n’ai jamais mis un orteil en Australie ! 🙂 Et je connaissais à peine quelques fragments de l’histoire du continent austral, glanés au fil de quelques polars ou de films….

D’habitude, j’écris le premier jet sans faire de recherches historiques au préalable : je veux me concentrer sur l’histoire, sur l’intrigue, sans avoir à m’arrêter toutes les trente secondes pour me demander si le chapeau que porte mon personnage existe bel et bien à l’époque dont je parle… Le meilleur moyen pour être arrêtée net dans mon élan ! J’écris, et ensuite je recherche, je corrige, j’affine.
Mais là, je suis tombée sur un os. Je suis restée en plan, sans savoir quels paysages décrire – aucune idée de ce à quoi ça ressemblait, un bagne australien du 19ème siècle ! -, quels mots ils employaient, quelle végétation, quel climat, quelles conditions de vie ? À part les kangourous… mais bon, écrire une histoire avec pour seul référence australienne un marsupial, ça me semblait un peu léger ! 😉

J’ai dû faire une entorse à ma règle et abandonner l’écriture en cours pour faire des recherches préalables. Je me suis procurée moult romans sur le sujet, et avanti !

Mais re-os : aucun bouquin ne racontait la même chose. Selon l’endroit où les bagnards atterrissaient, leur vie pouvait être totalement différente. Dans la ville de Hobart, les convicts étaient affectés en tant que domestiques, ou alors envoyés « aux routes » en cas de mauvaise conduite. Ils travaillaient la terre, circulaient librement dans les rues et, après 20h, ils devaient présenter un « laissez-passer » ; le service d’ordre était composé d’anciens convicts ayant effectué leur peine…
Les criminels les plus dangereux étaient envoyés à Port Arthur. Voilà une idée de leur mode de vie : levés à 5h du matin, ils travaillaient « à la chaîne » – les bagnards étaient assis à un mètre les uns des autres, sur deux longues files ; chacun avait un tas de pierres entre ses jambes, et les brisait en morceaux avec une masse. Ils avaient droit chaque semaine à une chemise propre et, une fois par quinzaine, à une paire de chaussettes propres. Ils avaient également droit au chat à neuf queues  – le fouet – s’ils se rebellaient.
À la Pointe du Puer, on gardait les garçons de 8 à 20 ans. Les conditions de détention étaient telles que chaque jour, des enfants préféraient se jeter du haut des falaises plutôt que les endurer plus longtemps…

Il m’a donc fallu choisir mon camp pour donner aux souvenirs d’Aïdan de la substance. J’ai découvert les bushmen, les mia-mia, les walers, les bandicoots, les fourmis-buffles… Une dizaine de romans décortiqués, de recherches sur le net, de retours en arrière, de réécritures, de corrections… et j’en ai fait un chapitre.
Tout ça pour ça, me direz-vous ?
Oui, oui ! Et j’en redemande ! 🙂


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