Mais oui, un auteur peut être surmené. Je sais que pour les ignorants, les néophytes, les naïfs, un auteur passe son temps à jouer avec des idées loufoques entre deux cocktails… mais la réalité est bien plus cruelle.
J’ai donc décidé de « casser le mythe », et de proposer à mes fidèles lecteurs quelques exemples de signes évidents de surmenage.
Pour moi, la fatigue se traduit par : une très forte propension à exagérer toutes mes réactions – rire aux larmes lorsque j’entends « choucroute », ou pleurer si l’on me dit qu’aujourd’hui il va sans doute pleuvoir. J’ai tendance, également, à écrire beaucoup de choses tristes et déprimantes – des gens morts ou qui se rapprochent de la tombe, des ruptures, des abandons… à devenir violente aussi, et me plonger dans les bagarres, les coups et les blessures avec délectation.
Autant dire qu’en écrivant Dia Linn, vu le nombre de morts/tortures/vengeances/trahisons au fil des tomes, je suis souvent surmenée ! 🙂
Mais il y a un signe qui, chez moi, ne trompe pas : les lapsus.
Je suis la reine du lapsus. Vous savez, ce mot qui sort d’on ne sait où, qui traduit cruellement la pensée que vous vous cachiez à vous-même – et que vous ne souhaitiez en aucun cas divulguer aux autres ? Ou dont vous ne comprenez pas bien le sens, en ayant un peu peur de le comprendre, en fin de compte ?
Parfois, c’est seulement rigolo. Comme le jour où, en arrivant au boulot, je suis allée voir ma chef pour lui demander de changer de « roulement d’horreurs », parce qu’aller « au bourreau » dès 9h ça n’allait pas du tout.
Bon, j’avais un petit coup de fatigue.
Dire à une cliente qu’elle est l’« utilisatroce » d’un appareil, ou lui souhaiter « une bonne journée et un bon week-end » un lundi matin… Oui, bon, un petit coup de fatigue.
Là où je me vexe, par contre, c’est quand je dérape sur mes propres textes. Lorsque j’ai parlé à mon éditrice de mes « romans hystériques » en lieu et place de « romans historiques » évidemment… ça a été un grand moment de solitude.
Je ne m’en suis toujours pas remise.
Je crois que je vais aller tuer quelques-uns de mes personnages de Dia Linn, tiens. Ou les torturer. Genre leur enlever un œil. O’Callaghan, planquez-vous !
L’hystérique arrive ! 😉
Suivez-moi !