2015 : le Grand 8 !
C’est la tradition, je crois bien : chaque fin d’année, on se pose, on regarde derrière soi et on se demande : bon, qu’est-ce que j’ai fichu de ces 12 derniers mois ? J’ai bullé, tranquille, sur mon canapé ? Je me suis ennuyée comme un rat mort à regarder tomber la pluie ? Ou, telle la chrysalide moyenne, je me suis transformée en sublime papillon multicolore en déployant mes ailes arachnéennes et en… Oui, ben non. 🙂
Mon dernier article de l’année portera donc sur le bilan traditionnel de l’année qui vient de s’achever, sans trambours ni tompettes, approximativement.
Alors, cette année 2015 ? Me demanderez-vous, tout pantelants devant un suspens si intense qu’il vous en noue les tripes – toujours approximativement, hein ?
Fière comme d’Artagnan, ou Artaban, ou leur copain, j’ai fait une petite liste que voici de mes réalisations « scribinales » :
- Trois romans écrits intégralement, rien que ça !
Oui, ça j’en suis fort fière, je l’avoue. J’ai rédigé deux tomes intégraux de ma saga Dia Linn, le 6 et le 7, du plan jusqu’aux corrections finales, en passant par les phases de script, recherches historiques, réécriture, creusage de ciboulot, mini-crises de nerfs et tutti quanti.
Le 6ème tome, Go Maidin, est sorti le 14 décembre dernier et le 7 sera éditée en juin…
Pour ce qui est du troisième roman, il s’agit d’une œuvre à 4 mains, une aventure drôlissime et déjantée avec une auteur-amie-partenaire dont je vous réserve la primeur dès avril 2016… Accrochez-vous, ça va secouer !
- Un roman retravaillé intégralement, et un autre préparé… toujours intégralement (non non, là on ne parle plus en approximations !)
Le manuscrit que j’ai dû reprendre entièrement, pour cause de construction foireuse, c’était le tome 5 de Dia Linn, le Livre de Ryann, qui a été édité en juin 2015. J’ai passé les 3 premiers mois de l’année à m’arracher les cheveux sur sa déconstruction et reconstruction et, croyez-moi, je suis absolument nulle en travaux manuels ! Mais ça en valait la peine, j’ai sué sang et eau et le résultat a été à la hauteur de ce que j’en espérais…
Pour le roman en préparation, il s’agit bien entendu du 8ème (et dernier !) tome de ma saga Dia Linn, Sinn Féin, le Livre de Cyan. Tout est prêt : personnages construits de A à Z, éléments, découpage, scripts, plan détaillé… Je suis dans les starting blocks, il ne me reste plus… qu’à l’écrire ! 🙂
Simple idée ou plan presque achevé, du plus improbable jusqu’au synopsis bien pensé et évalué, j’ai « commis » une foultitude d’ébauches qui ne demandent qu’à voir le papier de manière bien plus intime ! ^-^ Parfois, ça part d’un seul mot (souvent une idée de titre, c’est ma méthode préférée) ; parfois d’un fait divers, parfois d’une pensée fugace qui jaillit dans les situations les plus incongrues… Du polar à la fantasy, il y en a pour tous les goûts ! Une grande majorité restera dans les limbes, mais je sais déjà que plusieurs deviendront de « vrais » bouquins. 🙂
Alors, ce bilan ? Pas trop mal, non ? Dis-je toujours fière comme Magellan, ou Fanfan, enfin on s’en fiche.
A titre perso, 2015 aura été aussi un cru particulièrement piquant : des rêves qui se sont effondrés et d’autres qui se sont réalisés miraculeusement… une catastrophe évitée d’un cheveu et une roue de secours devenue indispensable… des émotions à gogo, un vrai grand 8, qui a dit que la vie est un long fleuve tranquille ? Ben pas moi, ça tourbillonne, ça secoue, ce n’est pas tranquille du tout et c’est parfait comme ça !
2016 sera du même tonneau, je la vois venir en faisant un stock de Guronsan et en ouvrant mes chakras au maximum parce qu’il va falloir que je tienne la distance, que diable ! On se reposera quand on sera dans le trou (le trou final, hein, enfin je parle du tombeau quoi, pour éviter les confusions…).
Merci à vous, lecteurs fidèles et indulgents (ou pas !) et j’espère que mes ébauches abouties et ma frénésie de plume et de mots auront l’heur de vous charmer ! 2016 sera l’année de clôture pour ma saga Dia Linn, dans laquelle je suis plongée depuis trois longues années… Le point final n’est pas encore écrit mais il est là, dans ma tête, et il tremble d’être enfin posé sur le papier.
Rendez-vous en 2016… pour le prochain Grand 8 ! 🙂
Dia Linn Tome 6, Go Maidin : les années 50, ou comment rester dans sa bulle….
En avançant sur le tome 6 de Dia Linn, Go Maidin, j’ai « commis « un chapitre se déroulant à New York, en 1948. Mon héroïne, Maav, est employée de maison. Je ne fais jamais de recherches historiques avant d’écrire le 1er jet, pour ne pas être influencée. Ce qui produit, parfois, quelques… couacs.
En me relisant, je me suis retrouvée en plein épisode de Domwton Abbey, soit l’Angleterre… de 1910 ! Un peu bizarre, quand même, pour une jeune femme vivant dans le milieu du 20ème siècle, et dans la plus grande ville américaine ! 🙂
J’ai donc cherché des bouquins « typiques » des années 50, et je suis tombée sur une perle: « Mon enfance merveilleuse dans l’Amérique des années 50 » de Bill Bryson. Un bijou d’humour et de délicatesse, je n’ai jamais autant ri en lisant un livre !
Et les années 50, aux USA, sont vraiment l’âge d’or américain, un monde où la peur n’est que de l’excitation, où tout est promesse, découverte, nouveauté, où le chômage et la pauvreté n’existent pas – du moins dans les villes, pour les Blancs, et dans la classe moyenne… Parce qu’être noir dans ces années-là, surtout si vous cumulez la poisse jusqu’à vous retrouver dans le Sud profond, c’est vraiment pas de cul – au mieux, vous vous prenez une balle dans la tête en essayant d’user de votre droit de vote nouvellement acquis…
Mais blanc, jeune, bourgeois dans ces années-là, c’est le top : le rock, le hula-hoop, les bonbons acidulés, pas encore de chaînes de magasins ou de restaus, tout est unique, charmant et drôle… On va assister aux essais nucléaires au Nevada en famille, avec son pique-nique, on teste tous les gadgets, on s’extasie devant son réfrigérateur ou son grille-pain…
Les années 50 sont comme une bulle, pour ceux qui avaient la chance de vivre avec des œillères.
Ca n’a pas duré, remarquez. La mort de Kennedy a sonné le glas de cette insouciance un peu aveugle et bête. Très vite, après, il y a eu les émeutes contre le Vietnam, pour les droits civiques, pour les droits des gays, il y a eu la drogue, l’I.R.A. s’est réveillée et a fait péter des bombes un peu partout, Martin Luther King a arrêté de rêver…
Mais ça, c’est une autre histoire, et c’est pour le tome 7 ! 🙂
Dia Linn tome 6, Go Maidin: demain, dès l’aube ! :-)
Et oui, le tome 6 de ma saga, Dia Linn, sort dans les bacs dès demain, à l’aube, à l’heure où blanchit la campagne… Bon, j’appelle Victor Hugo à la rescousse mais ça colle bien à mon sous-titre, en fait !
Go Maidin, soit en gaélique: Jusqu’au matin…
Après le sombre Ryann du tome 5, voici une autre descendante des O’Callaghan : la blonde, lumineuse et déterminée Maav, arrière-petite-fille d’Aïdan, le fils du Vicking. J’ai été généreuse en héritiers potentiels de la fameuse fortune que se disputent, depuis tant de générations, les deux clans ennemis des O’Callaghan et des O’Brien. La mine d’or de Dearfield, conquise par Eileen en 1858 et volée par son frère adoptif et amant Liam O’Brien, n’en finit pas d’attiser les convoitises, et de faire courir mes héros aux quatre coins de la planète !
Cette fortune, Eileen est morte pour elle. Liam a basculé du côté obscur de la Force pour la lui voler, Wyatt est devenu complice d’un assassinat terrible pour tenter de la récupérer. Seule Neve, la fille d’Eileen et héroïne du tome 4, en a eu la jouissance… quelques années, le temps pour Liam de la lui reprendre légalement (en se vengeant au passage). Le ténébreux Ryann s’est cassé les dents sur cet héritage qui lui a échappé…
La belle Maav sera-t-elle celle qui ramènera la fortune perdue de sa famille dans le giron familiale ?
Opportuniste, immature et orgueilleuse, Maav – qui porte le prénom d’une reine celte de légende, une guerrière – se laisse porter par les événements et choisit souvent les mauvais alliés. Mais est-elle manipulée, utilisée comme une marionnette pour reconquérir la fortune de Dearfield, ou mène-t-elle la danse en fin de compte ? Et qui est Daemon, l’étrange et énigmatique personnage qui semble surgir de nulle part, insaisissable et dangereux ?
Nous sommes dans les années 1950. La guerre de Corée et le Maccarthysme déchirent les USA, les Américains découvrent avec ravissement le nucléaire et la consommation de masse, la nourriture industrielle et les premiers lobbys. Ce sixième tome va vous mener, cher lecteur, d’Australie en Irlande, de New-York en Louisiane, pour finir par atterrir dans cette cité surgie comme par magie du désert de Mojave : Las Vegas, la cité du péché et du vice, et surtout celle des joueurs… C’est dans le Nevada que Maav et Daemon vont jouer leurs dernières cartes et affronter enfin les descendants du clan O’Brien pour reconquérir la fortune de Dearfield. Mais tellement de choses sont en jeu, souterraines et inavouables… et il suffit parfois d’un grain de sable pour tout faire capoter !
Ce sixième tome est construit comme un puzzle, une énigme dont beaucoup de clés ne seront livrées que dans le tome 7 – petite perversion d’auteur, parfaitement assumée ! 🙂
Suivez la belle Maav dans le désert de Mojave, et venez assister à la confrontation des deux clans ennemis !
Les personnages: la subtilité de la distance… Dia Linn tome 6, dans une semaine ! :-)
Petite histoire d’un personnage protéiforme que j’ai eu beaucoup de mal à « fixer » : celui de Maav, l’héroïne de Go Maidin, le tome 6 de Dia Linn qui sort dans une semaine à peine ! 😉
Dans un roman, quel que soit le genre de littérature, les pivots sont les personnages. Hommes ou femmes, solaires ou répugnants, séduisants ou énigmatiques, peu importe: ce sont eux qui délivrent l’histoire que l’auteur raconte, le prisme par lequel passe l’intrigue.
Autant dire que sans personnages bien construits, solides et crédibles, il n’y a pas d’histoire.
Et pour un auteur, rien n’est plus casse-gueule ! Car il faut donner assez de soi-même pour lui conférer chair et substance, le rendre vivant, naturel, aussi complexe que n’importe quel être humain réel ; mais dans le même temps, il est aussi nécessaire de ne pas s’identifier à lui/elle, et de garder de la distance… car le risque est de produire une sorte de clone, un peu bancal, mal assumé, qui laissera perplexe (ou pire, indifférent ! ) le lecteur.
Mon amie – et éditrice, entre autres ! 🙂 – m’a gentiment confié la recette du succès: lorsque vous faites apparaître un personnage dans votre histoire, même s’il n’a pas un rôle central dans le roman, vous devez tout savoir de lui. Son passé, à quoi il carbure, ses failles, ses rêves, ses cicatrices… alors même que vous n’allez délivrer qu’une infime partie de cette histoire, rien ne doit rester dans l’ombre pour vous-même. Comme un être humain « normal », un personnage ne naît pas à 30 ou 40 ans au détour d’une page. A tout moment, l’auteur doit être capable de savoir comment il/elle va réagir devant telle ou telle situation, et pourquoi. Vous devez le connaître mieux encore que vous-même… Et ne pas en faire un miroir, un double fantasmé ou obscur de votre propre personnalité. Il/Elle est un Autre. C’est l’enfer !
« La Trappe » de M.I.A : ne vous posez pas la question…
Il y a un type debout sur une trappe. Il a 5 minutes pour donner une réponse (à une question qu’on ne lui a pas encore posée). Selon sa réponse, cette trappe mortelle – enfin, qu’on suppose mortelle ! – s’ouvrira… ou non.
Voilà donc les 5 plus longues minutes de la vie d’un homme ; même si le lecteur, lui, aurait aimé qu’elles soient 10, ou 120, parce qu’il faut avouer qu’elle intrigue, cette trappe !
Et ce type, ce faux dur embarqué dans une histoire incroyable, on aimerait bien qu’il donne la bonne réponse à la question qu’on ne connaît pas encore : il est sympa, un peu paumé ; un homme assez banal dans lequel on s’identifie parfaitement.
L’univers qui l’entoure, lui, l’est beaucoup moins : à mesure que, pendant ces 5 minutes fatidiques, le pauvre Jérémy se remémore ce qui l’a conduit dans cette galère, on découvre un monde futuriste inquiétant, intriguant, un monde dans lequel on n’a définitivement pas envie de vivre !
Mais je ne peux pas vous en dire plus, sans déflorer l’intrigue. Et ce serait dommage ! M.I.A joue savamment avec nos nerfs dans ce petit thriller d’anticipation, original et fiévreux, qui se lit d’une seule traite et qu’on referme en se disant « Ben merde alors ! ». 😉
Et, pour ceux qui ont lu « Rémoras » et les trois tomes de « La Faille », il y a quelques bonus savoureux que je vous laisse découvrir, comme autant de clins d’œil pleins d’une malice… perverse !
Alors ne vous posez surtout pas de question, et plongez dans « La Trappe » ! 🙂
Le KKK est mort… ou pas !
Le tome 4 de Dia Linn (et, en fin d’année, le tome 6 ! 🙂 ) a été pour moi et pour mes lecteurs l’occasion de découvrir l’un des monstres les plus tenaces de l’histoire américaine : le Ku Klux Klan. Malheureusement, l’actualité m’a prouvé que certaines morts ne sont jamais que temporaires…
L’on dit de l’Hydre de Lerne, que combattit Hercule, qu’elle possède de multiples têtes dont l’une est immortelle. Ces têtes se régénèrent doublement quand on les tranche, leurs gueules exhalant un poison mortel même pendant le sommeil du monstre…
Tel est le Ku Klux Klan. Une hydre.
On le croyait définitivement enterré en 1877, lorsque le Gouvernement le déclara enfin interdit après 12 années d’exactions – seulement 12 années depuis sa création, en 1865, 12 ans de terreur, de lynchages, de haine et de meurtres ! Cagoulés et vêtus de blanc en hommage aux soldats confédérés morts pendant la Guerre de Sécession, le KKK avait alors embrasé tout le Sud du pays, le « Dixiland », jusqu’à pousser le Président Grant à déclarer la loi martiale en Caroline du Sud.
Cette fois, le KKK était mort…
Dans les bayous de Louisiane, dans les champs de coton d’Alabama, d’un bout à l’autre du Sud, des groupuscules aux noms ronflants enfilaient leurs draps blancs et venaient terroriser, pendre et lyncher les Noirs qui avaient l’audace de monter dans les mêmes voitures que les Blancs ou entrer dans les magasins par les mêmes portes. Des péquenauds pour la plupart, de pauvres hères incultes et gorgés de haine devant les anciens soldats noirs revenus de Corée, puis du Vietnam, et qui, naïvement, pensaient que donner leur vie pour leur pays leur donnerait l’égalité des chances.
Pourtant, le KKK était mort…
Dia Linn Tome 6, Le Livre de Maav : Ô la belle couv ‘! :-)
Et voilàààà ! L’un de mes moments préférés est arrivé : découvrir la couverture du prochain opus de ma saga… Encore merci à Jérémy pour ce beau travail !
Le tome 6 de Dia Linn est Le Livre de Maav. Adieu Chicago et la Prohibition, les années 20 et les gangsters. Bonjour les années 50, et – après quelques détours australiens et irlandais – un retour au pays d’exil des O’Callaghan, les États-Unis. L’Amérique d’après guerre, en pleine embellie économique et à l’aube des premières révolutions pour les droits civiques de toutes sortes. De la Louisiane et du Sud profond, englué dans la misère et le racisme; jusqu’à la « cité du vice », Las Vegas, la ville surgie du désert par le miracle de l’argent, de la prostitution et, bien sûr, du poker !
En même temps que la couverture, voilà le speech de ce sixième tome, qui sortira en décembre :
» Trente années ont passé depuis la mort du sulfureux Ryann O’Callaghan. Les États-Unis vivent une embellie économique sans précédent, et oublient les horreurs de la dernière Guerre Mondiale en découvrant la société de consommation et les gadgets domestiques ; les femmes raccourcissent leurs jupes et osent – parfois – fumer en public…
Nous sommes en 1950. L’arrière-petite fille d’Aïdan quitte son Australie natale pour chercher fortune en Amérique. Voici Le Livre de Maav, qui, comme son ancêtre Eileen, découvrira dans le poker un moyen étonnant de reconquérir enfin la fortune des O’Callaghan.
Mais mettra-t-elle pour autant un terme à la díoltas, la vengeance qui anime le clan familial contre les O’Brien et les descendants de Liam ? Rien n’est moins sûr…
Du bush australien au clinquant factice de Las Vegas, en passant par la Louisiane et le Sud profond où s’embourbent les rêves de fortune, des années 50 à l’assassinat de Kennedy, des premières luttes pour les droits civiques à l’engouement pour le nucléaire et la terreur du communisme…. Maav va croiser d’étranges et dangereux personnages. Elle tombera amoureuse, elle sera manipulée, utilisée comme un pion sur un grand échiquier ; mais ses ennemis oublieront peut-être que la jolie blonde a de la ressource.
Après tout, elle est une O’Callaghan… »
Plus que quelques semaines avant de découvrir le tome 6 ! Un second bundle regroupera les tomes 4, 5 et 6 🙂
Et c’est encore l’occasion pour ceux qui sont à la traîne de rattraper leur retard avec le bundle des trois premiers tomes ! ^-^
L’interview décalée: quand Kathy Dorl et Mpi Bardou s’en prennent à un médecin… Marie-Sophie Kesteman sort le scalpel et la plume !
Bloc opératoire, hôpital de Beaufays, Belgique. La jeune interne (et experte) Marie-Sophie Kesteman (dite MSK parce que c’est trop long), est penchée sur sa patiente Marie-Pierre Bardou (dite Mpi parce que c’est trop long aussi).
Par-dessus son épaule, avec sa bienveillance coutumière – ou son esprit retors – Kathy Dorl (c’est bien, c’est court) surveille attentivement les gestes de la jeune Belge en blouse verte, histoire de s’assurer qu’elle n’oublie aucun objet contondant dans le délicat organisme de Mpi.
- Kathy : Coucou MSK, pourquoi fait-il si froid dans un bloc opératoire ?
Mpi arrête de couiner, MSK tu devrais l’endormir tout de suite qu’on soit tranquilles.
Mpi : Mais heu !!! J’ai rien dit heuuuu ! Non, pas la piqûreheuuuu !
DIA LINN, TOME 5 : DEUX HYMNES POUR DES BRAISES
Dans le tome 5 de Dia Linn, le Livre de Ryann, deux mondes se croisent en parallèle : celui du Chicago de la Prohibition, dans lequel évolue le héros, Ryann ; et celui de la guerre d’indépendance irlandaise où s’illustre Teagan, son jeune cousin.
Teagan est un soldat de la toute jeune I.R.A, sous les ordres de Michael Collins et, plus près de lui, de son commandant de brigade, Seán Treacy (un personnage passionnant, auquel je compte bien consacrer un autre article !).
En référence, ou en hommage à tous ces hommes qui se sont battus pour la liberté de leur pays, j’ouvre le Livre de Ryann sur l’hymne national de la République d’Irlande. Dont l’histoire est symptomatique d’une mémoire qui refuse de mourir…
Amhrán na bhFiann est une chanson écrite et composée par Peadar Kearney et Patrick Heeney en 1907. Depuis 1926, ce chant remplace officiellement le God Save Ireland alors en vigueur, célébrant l’indépendance si chèrement acquise de l’Irlande du Sud…
Ce qui est intéressant, c’est que cette chanson n’est jamais chantée en anglais. Elle n’existe d’ailleurs pas dans la langue de « l’envahisseur », mais uniquement dans sa forme d’origine, le gaélique…
Mourir debout
On voit passer sur la Toile, comme des comètes un peu folles, de magnifiques déclarations pleines de dignité et de courage, des phrases qu’on aimerait faire siennes… si elles n’étaient pas totalement vides de sens, décorélées de toute réalité.
Des mots faisant référence à la situation grecque, à la lutte contre les lobbies, à la nécessité de se révolter, de ne pas rester bras croisés à attendre que l’on décide à notre place…
Je suis Grec… Je suis Charlie…
Et, dernièrement : « Il est important de mourir debout »… Elle est pas belle, celle-là ? Fière et forte ? Ridicule ?
Mourir debout ? Vraiment ? Avachie devant sa télé ou son ordinateur, avec un frigo plein à quelques pas ? Qu’est-ce qu’on en sait, nous, les nantis, de ce que ça signifie « Mourir debout » ? D’abord, pour mourir debout, il faut quand même le faire, à moins d’être pendu ou ligoté sur un poteau d’exécution.
Oui oui, les nantis. Même au chômage, même au RSA, même avec un compte en banque qui crie famine et l’angoisse de ne pas pouvoir payer ses factures à la fin du mois. Même malheureux comme des pierres, seuls ou dans un couple qui bat de l’aile, avec nos frustrations nos souvenirs amers et nos peurs, nos doutes, nos avenirs racornis… Nous sommes des nantis, tous autant que nous sommes. Car tout est question de relativité, non ? Échangeons notre place contre le Syrien forcé à quitter un pays en guerre, aux mains des passeurs, enfermé dans les cales d’un bateau rejeté sur les côtes Européennes et qui, au choix, va épouser un poulpe au fond de la Méditerranée ou connaître les joies d’un camp de détention pour réfugiés.
Mourir debout ? Avec la sécu qui, même agonisante et vacillant sur son trou (d’ailleurs tiens, il est où le trou de la sécu ? On n’en parle plus ? Il est devenu trop gros pour être un trou ?) nous assure nos soins médicaux et nos médicaments, au moins les plus urgents ? Avec nos jolis papiers d’identité qui font de nous des citoyens en bonne ou au moins due forme ? Nos retraites même misérables, notre droit de grève, nos lois, nos services publics ?
Mourir debout ? Prenez la route, allez dans les camps de réfugiés, donnez-leur tout, temps, argent, colère, soutien… Et alors oui, peut-être, vous pourrez lancer ces mots ronflants et vides, ils auront un peu de substance. Mais par pitié, si comme moi vous avez trop à perdre pour le perdre, alors abstenez-vous ! Un peu de dignité ! Parce qu’avant de mourir – debout ou, plus probablement, allongés – il faudrait songer à vivre. Debout.
Suivez-moi !